Recherche partenariale
Qu'est-ce que la recherche partenariale ?
Table des matières
Définition de la recherche partenariale
La recherche partenariale est une démarche collaborative où plusieurs acteurs, tels que les entreprises, les universités, les institutions publiques et les ONG, unissent leurs efforts pour mener des projets de recherche et développement (R&D). Elle se distingue ainsi par sa capacité à favoriser l’innovation ouverte et à intégrer les principes de durabilité.
Elle s’inscrit dans un cadre comprenant des conventions de recherche et des dispositifs dédiés (thèse CIFRE par exemple). Les partenaires sont des acteurs du monde économique ou bien de la société civile non marchande. Cette approche permet de combiner les compétences, les ressources et les perspectives de chaque partenaire afin de créer des solutions innovantes et durables répondant à des enjeux complexes.
L’usage courant du terme « partenariat de recherche » concerne principalement tous les accords de recherche qui unissent des chercheurs et des entités industrielles en réponse à des besoins socio-économiques exprimés. Par conséquent, ce terme a souvent une connotation à la fois économique et juridique.
Les différents types de recherches partenariales
La recherche collaborative
La recherche collaborative implique des partenariats entre entreprises et institutions académiques. Elle vise à développer conjointement des innovations technologiques ou scientifiques. Les entreprises apportent leurs besoins et contraintes du marché, tandis que les chercheurs académiques fournissent leur expertise scientifique et méthodologique.
La recherche contractuelle
Dans le cas de la recherche contractuelle, l’entreprise a pour rôle de financer un projet de recherche spécifique et d’en définir les objectifs.
Ces objectifs seront validés conjointement avec une institut de recherche qui elle, sera en charge de mener le projet et produire des résultats.
La recherche consortiale
Il s’agit ici de la formation d’un consortium entre institutions de recherches et entreprises autour d’un projet commun.
L’approche portée par la recherche consortiale permet de partager les coûts et les risques, tout en bénéficiant des expertises de l’ensemble des partenaires. A noter que les consortiums sont souvent utilisés pour des projets d’envergure nécessitant des ressources considérables.
La recherche action-participative
Cette forme de recherche partenariale engage activement les parties prenantes dans le processus de recherche, y compris les bénéficiaires finaux.
L’objectif premier est de développer des solutions pratiques et applicables directement sur le terrain, tout en assurant que les résultats répondent aux besoins réels des utilisateurs en fonction de leur contexte économique et social, de leur situation géographique, etc.
Les objectifs et bénéfices issus de la recherche partenariale
La co-création de connaissances
En réunissant divers acteurs, la recherche partenariale permet de combiner différentes expertises et points de vues dont l’un des objectifs est la co-création de connaissances.
Ainsi, la collaboration multidisciplinaire qui émane de la co création stimule l’innovation et le développement de solutions complètes pour répondre à des projets qui parfois peuvent être complexes.
C’est donc la mutualisation des savoirs qui va permettre d’enrichir le processus de recherche, afin de faire émerger des innovations en phase avec les besoins du marché et les enjeux sociétaux.
Des risques et bénéfices mieux partagés
Les projets de R&D étant souvent coûteux, sans parler du fait qu’ils puissent être incertains dans l’atteinte de leurs objectifs, voient leur niveau de risque diminuer dès lors qu’une collaboration s’établie entre différents partenaires.
Les innovations et les bénéfices des résultats issus d’un projet de recherche collaboratif (nouvelles technologies, brevets, etc.) vont pouvoir être partagés selon des accords préétablis entre les parties, assurant une part de bénéfice proportionnelle à la contribution de chaque partenaire.
L'accélération de l'innovation
Le transfert de connaissances et de technologies issue de la recherche partenariale est un facteur d’accélération du processus d’innovation au coeur d’un projet de recherche. Ailleurs, l’accès à des infrastructures de recherche avancées et à des compétences spécialisées permet de surmonter des obstacles techniques plus efficacement.
Les entreprises par exemple, vont donc pouvoir réduire le temps de mise sur le marché de leurs produits ou services grâce aux résultats atteint par les découvertes scientifiques.
Cette synergie générée par la recherche partenariale, vient accélérer le développement et la commercialisation des innovations.
L'intégration de la notion de durabilité, une dimension clé
Enfin, l’intégration des principes de durabilité dans les projets de recherche partenariale est un objectif clé.
Les effets de la collaboration entre acteurs pluridisciplinaires débouchent sur des solutions qui non seulement répondent aux besoins économiques mais apportent également des bénéfices durables pour la société.
Ainsi, la recherche partenariale permet de concevoir des innovations qui minimisent l’impact environnemental, favorisent l’inclusion sociale et contribuent à un développement économique responsable.
Quels sont les outils permettant d'accompagner la recherche partenariale ?
Les écosystèmes d'innovation
Les écosystèmes d’innovation rassemblent différents acteurs (entreprises, universités, centres de recherche, ONG) dans un environnement collaboratif. Leur rôle étant de faciliter les échanges de connaissances et d’idées pour stimuler l’innovation collaborative.
Les pôles de compétitivité en sont un exemples. Ils ont pour vocation notamment de créer des synergies entre entreprises et laboratoires autour de thématiques spécifiques.
Aussi, les incubateurs et accélérateurs soutiennent les startups en facilitant leur intégration dans l’écosystème.
Générer des idées grâce aux ateliers de co-création et aux hackathons
Les ateliers de co-création et les hackathons font partis des méthodes pratiques pour générer des idées et des solutions innovantes en un temps limité.
Les hackathons, en l’occurence, ont souvent pour objectif de réunir des développeurs, des ingénieurs et des chercheurs qui devront collaborer sur un temps imparti (quelques jours) pour résoudre un problème spécifique et aboutir à un produit minimum viable (MVP).
Mesurer l'impact d'un projet de recherche partenariale grâce à des indicateurs de performance
Mesurer l’efficacité d’un projet de recherche partenariale est incontournable. Pour se faire, des méthodes quantitatives et qualitatives existent pour évaluer les résultats et les retombées des projets.
Le nombre de publications scientifiques, de brevets déposés, ou de nouveaux produits développés à l’issus d’un projet de recherche sont des indicateurs de performance (KPIs) couramment utilisés.
Parallèlement, d’autres indicateurs de performance viennent consolider la mesure d’impact, comme par exemple :
- Les analyses coûts-bénéfices : nécessaire pour évaluer l’efficacité économique d’un projet.
- Les enquêtes de satisfaction.
- Les études de cas : pour obtenir des données qualitatives sur l’impact social et environnemental d’un projet. Exemple : documenter comment une innovation issue de la recherche partenariale améliore la qualité de vie dans une communauté locale, etc.
Le processus et la collaboration comme finalités de la recherche partenariale
Une recherche menée « classiquement » par un ou plusieurs laboratoires vise une finalité concertée entre science et société.
La recherche partenariale elle, ne s’intéresse pas uniquementà la finalité mais également au processus. Précisément, elle a pour objectif de mettre en place une collaboration sur l’ensemble du processus de recherche, de la définition de la question de recherche à sa valorisation.
A noter que ce type de recherche est parfois opposée à la recherche fondamentale, propre aux instituts de recherche publics, moins proche des applications directes issues de la recherche.
Mais attention cependant à ne pas accepter les raccourcis faciles. Des recherches fondamentales existent et sont menées au sein d’entreprise. On peut citer par exemple les Basic Research Laboratories – BRL – du géant NTT. Tout comme il existe des recherches appliquées qui ne sont pas menées avec des partenaires, bien que ce ne soit pas la définition qu’on lui donne.
Source :
Christine Audoux et Anne Gillet, « Recherche partenariale et co-construction de savoirs entre chercheurs et acteurs : l’épreuve de la traduction », Revue Interventions économiques.
Mis en ligne le 01 mai 2011, consulté le 10 mars 2022.
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