Startups Deep Tech & impact environnemental : 4 défis majeurs

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Les startups Deep Tech sont à l’avant-garde de l’innovation technologique, utilisant des percées scientifiques avec souvent l’objectif de répondre à de grands défis mondiaux.

Pourtant, la question de l’impact environnemental et sociétal sur la société n’est pas toujours pris en compte ni traité avec beaucoup de sérieux, surtout à l’émergence de ces startups.

Or, ce sujet est crucial car cela peut modifier le cœur des technologies ! La réflexion sur l’impact environnemental oriente la R&D et a un impact direct sur le développement des solutions Deep Tech.

Avec Bpifrance, SoScience a mené l’enquête et identifié les principaux défis auxquels les startups Deep Tech doivent faire face sur le sujet, en raison de leurs spécificités.

1. Complexité de l’évaluation de l’impact environnemental

L’un des défis les plus pressants pour les startups Deep Tech est la difficulté d’évaluer leur impact environnemental, en particulier au début. Contrairement aux startups traditionnelles, qui peuvent souvent évaluer leur impact rapidement, les startups Deep Tech sont encore en train de développer des prototypes ou de faire évoluer leur technologie. Elles ne peuvent pas mesurer des données en temps réel.

Mais l’évaluation de l’impact, ce n’est pas que la mesure d’impact ! C’est à la fois la projection (au début du projet) ET la mesure (pendant ou après le projet). Des startups Deep Tech craignent d’être accusées de « greenwashing » si elles doivent seulement annoncer des projections d’impact.

Or la projection d’impact n’est pas moins pertinente ni qualitative que la mesure d’impact !

Des outils existent (par exemple, le chemin vers l’impact ou impact pathway) mais les méthodologies de mesure de potentiel d’impact sont moins développées, standardisées et utilisées par les acteurs qui accompagnent les startups Deep Tech. 

2. Halte aux effet rebond… et placard !

De nombreuses startups Deep Tech développent des technologies visant à améliorer les résultats environnementaux, comme la décarbonation ou la réduction de la pollution.

Cependant, elles peuvent être confrontées à l’« effet rebond », où les gains environnementaux réalisés par une technologie verte sont annulés par une augmentation de la consommation ou par la prolongation de l’activité des industries polluantes.

Par exemple, Sublime Energie, une startup deeptech développant du BioGNL (biogaz liquéfié), doit veiller à ce que sa technologie remplace les pratiques polluantes existantes, plutôt que d’en créer de nouvelles. Si le BioGNL est utilisé en complément des camions à essence/diesel existants, et non en remplacement, cela va à l’encontre de la mission de la startup !

Autre effet moins connu : l’effet “placard”.

Il s’agit de renforcer voire de créer de nouveaux impacts négatifs concernant un enjeu environnemental pour en résoudre un autre.

Par exemple, le développement de solutions énergétiques très efficaces peut nécessiter l’utilisation de matériaux rares ou des procédés ayant un coût environnemental élevé.

Non, une greentech n’est pas forcément une startup Deep Tech à impact !

Il est donc crucial d’adopter une vision holistique pour évaluer l’impact global de la startup.

Les bases d’une décarbonation réussie grâce aux technologies vertes et aux énergies renouvelables.

3. Applications multisectorielles = Impact environnemental variable

Les technologies développées par les startups Deep Tech  sont souvent des plateformes technologiques. Elles peuvent donc être utilisées dans plusieurs secteurs. Cependant leur impact environnemental peut varier en fonction de l’application.

Par exemple, la même technologie de capteurs peut être utilisée pour surveiller les niveaux de pollution ou pour découvrir de nouvelles ressources fossiles.

Les startups Deep Tech peuvent donc influencer leur futur impact (positif et négatif) à travers la sélection de leurs marchés et partenaires. L’outil de chemin vers l’impact (impact pathway) permet de réaliser de telles projections, jusque dans le détail lors de la phase d’exploitation, à la manière d’un business model canva !

4. Manque de soutien en phase d'émergence

Malgré une prise de conscience croissante des enjeux de durabilité, les startups Deep Tech peinent souvent à trouver des accompagnements adaptés à leurs besoins spécifiques en matière d’impact environnemental.

Bien que de nombreux opérateurs financiers et investisseurs augmentent leurs exigences en matière d’impact environnemental, peu d’entre eux offrent ou redirigent vers des outils ou des cadres concrets pour aider ces startups à évaluer leur potentiel d’impact environnemental.

Des initiatives voient le jour mais se cantonnent encore trop souvent à la sensibilisation, quand les startups Deep Tech ont besoin d’outils concrets et pragmatiques pour évaluer leur impact.

L’impact des startups Deep Tech sur le paysage industriel de demain est majeur.

Face à ce constat, l’écosystème doit se mettre en capacité de répondre à cet enjeu de l’impact environnemental et d’adapter son accompagnement pour intégrer la réflexion et la mise en œuvre de choix stratégiques.

Parce que être une startup Deep Tech c’est bien, être une startup Deep Tech à impact, c’est mieux !

Pour en savoir plus, sur le sujet, retrouvez le replay de la table-ronde « L’émergence, une phase critique pour garantir un véritable impact positif des deeptech » qui a eu lieu le 10 octobre 2024 lors de l’événement BIG organisé par Bpifrance.

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