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Innovation Collaborative: l’expérience SoScience

Innovation Collaborative: l’expérience SoScience

Table des matières

Innovation collaborative

L’innovation collaborative est le pilier d’une démarche de recherche et valorisation impactante et efficace.

Chez SoScience, nous avons élaboré et mis en œuvre plus de 15 programmes sectoriels d’innovation collaborative depuis 2016. Nous avons impliqués plus de 500 acteurs issus de l’industrie, de la recherche et de la société civile et avons itérés sur de nombreuses thématiques. De la valorisation de la biomasse en milieu industriel à l’approche de santé environnementale appliquée aux pandémies. Notre méthodologie unique permet de faire collaborer avec succès ces acteurs : nous sommes à l’origine d’une centaine de collaborations de ce type.

Créer de la recherche partenariale à impact ne s’improvise pas. Voici nos conseils !

Innovation collaborative: le besoin d'une autre approche

Plusieurs constats ressortent clairement :

  • La diversité des acteurs stimule la créativité et l’innovation.
  • Les défis sociaux et environnementaux nécessitent l’implication active de la société civile.
  • Les industriels cherchent de plus en plus à explorer des solutions innovantes au-delà de leurs structures traditionnelles.
  • Les chercheurs, désireux de contribuer aux solutions pour une transition durable, rencontrent des difficultés pour identifier les partenaires adaptés.

Ces éléments forment une base solide pour établir des consortiums multi-acteurs dédiés à la transition.

Cependant, si la mise en place de telles collaborations était simple, elles seraient déjà la norme. Malgré de nombreuses tentatives – incubateurs, écoles, open labs, chacun avec son propre programme ou idée – les résultats restent souvent limités. Denis Guyonnet, Directeur Scientifique et de l’Innovation chez Diana, souligne : « L’open innovation est un terme très galvaudé. Avec les incubateurs, vous rencontrez seulement des start-ups; avec les universités, uniquement des académiques. Les initiatives sont souvent bilatérales. Il est rare d’interagir avec tous les acteurs pertinents. Le programme TFO offre une véritable innovation ouverte et concrète, avec un large éventail d’acteurs sur toute la chaîne de valeur. La plus-value est là.”

Comment SoScience a relevé ce défi ?

1. Clé de la réussite en innovation collaborative : la diversité des participants

En 2015, une expérience aux Pays-Bas me donne des indices sur les problématiques rencontrées. J’assiste à la présentation d’une tentative échouée de recherche partenariale. Le projet visait à rassembler industriels, chercheurs, acteurs de la société civile et citoyens pour discuter de la transition énergétique. Le problème ? Les « sachants » – chercheurs et industriels – avaient déjà travaillé en amont et choisis les grandes directions technologiques. Il était proposé aux citoyens de venir apporter de l’eau au moulin et enrichir la démarche. Or aucune organisation de la société civile n’accepte l’invitation. Personne ne se déplace. L’agence est désemparée et à deux doigts de conclure que les citoyens

  • ne sont pas intéressés par le sujet, ou
  • sont par nature réticents à travailler avec le secteur privé

Pour moi, le problème est ailleurs. J’ai largement échangé avec des associations et entrepreneurs sociaux. Ces acteurs ne veulent pas être des figurants ou “servir de caution” sans être à aucun moment mis au cœur du processus de recherche et d’innovation.

En lançant notre propre programme, nous avons pris soin d’attirer une diversité d’acteurs et de parler à chacun. Nous avons toujours abordé les sujets par leurs implications sociales ou environnementales, sans préjuger des solutions technologiques. Dans nos programmes, tous les participants contribuent à égalité.

Notre premier TFO en 2016 portait sur l’alimentation, notamment les nouvelles sources de protéines. Nous avons réussi à mobiliser un large éventail de participants, des chercheurs universitaires aux start-ups innovantes, en passant par des projets citoyens. Notre discours, humble et accessible, fait mouche. Nous avons dans nos participants Mark Post, chercheur académique, le ponte de la viande artificielle. Mais également, Algama, start-up montante, devenue aujourd’hui incontournable sur le sujets des algues, ou encore EntoMove, projet citoyen autour de la consommation d’insectes. Leur enthousiasme pour la collaboration était immense. Cependant, sans une structure dédiée pour maintenir le dialogue après la rencontre, ces interactions prometteuses risquaient de s’éteindre rapidement.

Bien que nous ayons réussi à rassembler ces divers acteurs, nous savions qu’il restait encore beaucoup à faire pour pérenniser ces échanges.

2. Innovation collaborative: on se rencontre et après ?

Fin 2016 nous lançons notre programme The Future Of Water en partenariat avec l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement), un pionniers des programmes d’innovation collaborative multi-acteurs en France.

Ces programmes ont prouvé leur efficacité pour la diversification des partenaires. Selon Alexandre Bisquerra, ils « permettent de trouver les bons relais et acteurs clés à intégrer dans les collaborations, notamment dans l’économie sociale et solidaire.” Ils permettent aussi d’attirer des acteurs habituellement difficiles à mobiliser. “Sur l’agriculture urbaine, le TFO nous a donné le cadre pour faire converger des acteurs qu’on n’aurait pas réussi à intéresser sans ça.”

Mais une fois les bons acteurs réunis, comment les amener à collaborer efficacement ?

Nous avons adapté nos outils pour créer collaborations productives. Le résultat a dépassé nos attentes : en moins d’une journée, nous avons enregistré 102 intentions de collaboration parmi 38 participants, avec plusieurs groupes formant des consortiums. Nos méthodes de création de collaboration étaient un succès.

Cependant, nous avons vite compris que les collaborations, même formalisées, peinaient à se concrétiser sans soutien adéquat.

En 2017-2018, nous retravaillons à nouveau le format pour notre programme The Future Of Waste, en collaboration avec l’industriel Diana. Nous avons répliqué la formule réussie, en ajoutant une étape : les projets les plus prometteurs recevraient un soutien pour leur mise en œuvre. Sur 110 intentions de collaboration, nous avons reçu 20 fiches structurées et en avons sélectionné 3 pour assurer leur lancement. Pour Denis Guyonnet: “Ce type de programme a des impacts réels: les projets qui en découlent permettent de lever des freins que nous n’arrivions pas à dépasser en interne. Ces outcomes hyper concrets démontrent l’intérêt des programmes devant un comité de direction.“ Le pari est gagné: la rencontre abouti sur des projets assez concrets pour apporter une vraie plus-value aux départements R&D, science et innovation d’un groupe industriel.

Innovation collaborative: amélioration continue nécessaire !

Au fil des éditions, ce processus d’amélioration continue enrichi nos programmes, avec trois objectifs clairs :

  • La diversification des partenaires de recherche et d’innovation. Notre premier but est la rencontre d’acteurs qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble. Nos consortiums réunissent industriels et chercheurs, mais également associations, ONGs, branches de professionnels, entrepreneurs sociaux, acteurs de l’économie sociale et solidaire… Pour Denis Guyonnet, “c’est là qu’est la vraie valeur ajoutée. Utiliser les critères de sélection de SoScience permet une plus grande ouverture à un réseau d’acteurs auquel l’industriel n’a pas accès.”
  • Les enjeux du développement durable donnent le la des objectifs d’innovation. Nous ne lançons aucune thématique qui ne soit en réponse directe avec des enjeux sociaux ou environnementaux. Notre méthodologie est pensée pour cela. Malgré nos discussions avec de grands industriels, aux nombreux enjeux techniques ou d’innovation, nous refusons de lancer des programmes sans cet objectif. Nous gardons notre spécificité, qui est le cœur de notre expertise depuis 2014.
  • Des collaborations au-delà de la rencontre. Nous ne concevons pas nos programmes comme des lieux d’inspiration ou de débats. La priorité est donnée aux lancements de prototypes, de projets de recherche, d’actions de terrain. Bref, nous ne faisons pas de l’événementiel ni de la communication. Nous lançons des projets, et déployons des actions concrètes entre acteurs.

Ces objectifs clairement définis portent leurs fruits. En 2021 notre méthodologie d’innovation collaborative est reconnue par l’ONU comme l’une des Good Practice for the SDGs, les bonnes pratiques pour atteindre les Objectifs du Développement Durable (ODD). 

3. Les partenariats avant tout, la PI ensuite

Cette reconnaissance récompense le programme The Future Of Positive PackagingEn partenariat avec Perrier, nous touchons 400 experts et obtenons 200 candidatures. L’objectif : trouver des alternatives au plastique dans le monde de l’embouteillage. Parmi les 3 projets issus du programme: une solution de matériaux bio-sourcés par une entrepreneure sociale au Kenya, mais également l’élimination totale du petit packaging via des solutions d’eau en fût servie en vrac.

Dans ce programme nous rencontrons et levons un des freins les plus communs lorsque l’on travaille avec de grands industriels. La question de la propriété intellectuelle (PI).

Tous les instituts de recherche et universités connaissent ces discussions avec leurs partenaires : la peur de se lancer dans des expériences trop “ouvertes”, la peur de la concurrence ou de l’espionnage industriel. Les start-ups ne sont d’ailleurs pas en reste ! Certaines ont peur pour leurs idées. Chacun à des raisons différentes et légitimes de se méfier. Pourtant, chacun a à gagner à collaborer intelligemment.

SoScience veille à ce que chaque phase corresponde à un niveau de sécurité adéquat pour les différents participants. Les industriels qui sont passés par le programme nous dise que cette barrière à l’entrée est finalement utile pour ceux qui osent la dépasser ! Denis Guyonnet raconte: “Nous pensions avoir trouvé un partenaire industriel idéal pour notre projet. Lorsqu’il a refusé de participer au TFO, cela nous a dévoilé leur état d’esprit protectionniste. Finalement, leur refus d’entrer dans le TFO nous a évité bien des problèmes par la suite: le temps perdu sur les contrats, les discussions sur la PI, nous savions d’avance que le partenariat n’allait pas aboutir. Avec le TFO, nous n’avons pas seulement identifié des acteurs idéaux qui étaient hors radars pour nous, nous avons aussi rapidement écarté les mauvais profils.”

4. Le financement, un “must-have” ou un “nice to have” ?

De même, attention à ne pas se projeter – ou projeter les participants – trop tôt dans la recherche de financements. Ce type de programme a pour but de créer des collaborations inédites au service des enjeux de transformation et de transition. Attention donc à ne pas se transformer en guichet de financement.

Vous me direz qu’aucun projet ne peut se lancer sans financements. C’est vrai ! C’est pour cela que nous allons chercher des fonds, mais seulement dans un second temps et les équipes SoScience – ou les équipes à l’origine de ce type de programme – peuvent aider les projets pour cela. Dans notre récent programme TFO One Health, nous avons présenté des opportunités et outils de financements qui correspondent à la thématique lors de la sélection des projets lauréats. Cela permet de renforcer encore le soutien au projets collaboratifs.

Vous me direz là encore qu’il est impossible de mobiliser des acteurs occupés s’ils ne sont pas sûrs d’avoir un financement à la clé. Là, c’est faux. Nous le faisons quotidiennement. Les clés du succès sont (1) l’alignement des parties prenantes autour d’une problématique bien définie où tout le monde trouve son intérêt et (2) des participants qui ont une réelle envie de collaborer. Le financement des consortiums est important, mais il passe après le “pourquoi” (le sujet) et le “avec qui” (la collaboration).

Denis Guyonnet abonde en ce sens: ”Dans l’industrie, on veut passer trop vite aux actions de terrains. Or sur des sujets complexes, multi-factoriel, multi-acteurs, la phase d’appel à différent acteurs est primordiale. Il faut identifier les enjeux de sa thématique, puis ouvrir largement. Le temps d’échange avec un panel large permet en fait de gagner du temps.”

Faire le chemin dans le bon sens et sans brûler d’étapes est le meilleur moyen de ménager sa monture.

📣 Dans la partie (2/2) de l’article je vous donne nos apprentissages en 7 points clés.

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