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Nutrition-Santé ? Le marché répond : « Oui ! mais quelle est la question ? »
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Nutrition-Santé ? Le marché répond : « Oui ! mais quelle est la question ? »

Nous avons tous vu apparaitre dans nos rayons une clique de produits enrichis en nutriments : chocolat, yaourts, extraits de fruits et légumes, compléments alimentaires… Ces produits promettent un impact positif sur notre tonus, sommeil, stress, transit, poids, nos défenses immunitaires, nos yeux ou nos infections urinaires. Ces nouveaux produits peuvent-ils être considérés comme de l’innovation responsable ?

Avec un taux de croissance mondial situé entre 5 et 15 % selon les segments, un marché chiffré entre 175 et 250 milliards de dollars (Les Echos, novembre 2015), le secteur de la nutrition santé semble avoir de l’avenir. Parmi les facteurs de croissance : le vieillissement de la population mais aussi l’épidémie mondiale de maladies chroniques (diabète, obésité, hypertension, maladies cardio-vasculaires, cancer…) mise en lumière par l’OMS depuis 2011.

De fait, 26% des innovations alimentaires se concentrent sur la nutrition-santé (Nutrikéo). Souvenons-nous des initiatives lancées par les géants de l’agro-alimentaire : Activia et Actimel de Danone, qui « renforcent les défenses naturelles », ou d’Essensis qui « nourrit votre peau ».

Présenter un aliment comme un médicament – dit « alicament » – présente des risques : en 2010, Danone s’était vu contraint de prouver à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) que son yaourt améliorait le transit des personnes fragiles en milieu hospitalier. Danone avait finalement renoncé à obtenir l’allégation de l’EFSA et suspendu de lui-même ses publicités et argumentaires marketing qui alléguaient d’effets positifs sur la santé. Essensis fut même retiré du marché, malgré 9,2 millions d’euros investis en communication sur le produit.

Comment expliquer que 55 % des nouveaux aliments Nutrition-Santé ne connaissent pas de succès et sont retirés du marché? Ces innovations répondent–elles vraiment à un besoin de santé publique ?

A l’heure où les preuves de la nocivité des substances présentes dans notre alimentation s’accumulent, n’est-il pas curieux de trouver, pêle-mêle dans nos supermarchés, des produits Nutrition-santé et des produits qui ont un impact négatif sur la santé ?

La nutrition-santé devrait d’abord être une question d’alimentation saine et équilibrée, et non la réparation de maux causés par une alimentation déséquilibrée.

3 exemples d'innovation en nutrition-santé avec un impact positif

Il a été prouvé que la première alimentation du nourrisson joue un rôle prépondérant dans le développement et l’équilibre du microbiote intestinal et donc de la maturation du système immunitaire. Alors que des études mettent en avant les bénéfices du lait maternel pour le système immunitaire, le groupe Solactis propose, à travers son projet Smo Solactis, un nouvel ingrédient pour des formules de lait infantile qui se rapprocheront de l’effet du lait maternel. Le produit est réalisé à partir du lactose et d’un coproduit de l’industrie laitière, le perméat de lactosérum. Le projet de R&D a débuté en octobre 2017 et la commercialisation est prévue pour 2019.

La start-up Lactips développe des films plastiques hydrosolubles grâce à la protéine de lait, la caséine. Via un procédé technique, ils transforment celle-ci en granulés, qu’ils chauffent et écrasent pour obtenir un film plastique. Gageons que ce film aura de nombreux usages industriels, jusqu’à remplacer par exemple le film de nos dosettes de savon pour lave-vaisselle – fabriqué à base de pétrole – ou les films plastiques contenants des perturbateurs endocriniens qui influent sur notre santé.

La start-up N’Bread développe des « pains-légumes », snacks sains en forme de pain alveolé. En mai 2017, Olivier Paurd, à l’origine du procédé, évoque comme moteur « plusieurs milliers de tonnes de produits alimentaires non consommés, jetés », et incinérés. D’où le procédé: transformer tout type d’aliment, notamment les fruits et légumes, en un produit texturé de type génoise ou pain de mie, facile à manger et présentant les qualités nutritionnelles de la matière première. Aisé à transporter, il sera adapté au marché des seniors ou des personnes malnutries.

La commercialisation de ce procédé est prévue pour novembre 2018: puisse Danone, dont la mission est d’ « apporter la santé par l’alimentation au plus grand nombre », avoir l’oeil.

Finalement, le marché de la Nutrition-Santé ne fait pas rêver que les marchés.

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