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Le véhicule autonome, une innovation responsable ?
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Le véhicule autonome, une innovation responsable ?

Alors que le véhicule autonome a le vent en poupe, l’actualité récente de l’accident à Détroit nous rappelle que de nombreux freins restent à lever avant qu’il ne s’installe durablement dans nos systèmes de mobilité. 

Cette innovation de rupture présente un fort potentiel d’impacts positifs, mais également de nombreux risques d’externalités négatives et d’exclusion : comment faire du véhicule autonome une innovation responsable et qui bénéficie au plus grand nombre ? L’équipe de SoScience s’est penchée sur la question.

A priori, le véhicule autonome a de belles années devant lui : sa commercialisation a notamment été désignée comme une priorité industrielle par le Premier Ministre français[1]. Au-delà de la rupture technologique induite par les forts niveaux d’autonomisation(4-5)[2], la mise sur le marché de ces véhicules sans surveillance humaine devrait impacter positivement tant la société dans son ensemble que l’environnement : que ce soit en matière économique (croissance et compétitivité, investissements, accès à l’emploi…), sociale (diminution de la mortalité routière, désenclavement des territoires ruraux et/ou isolés, démocratisation de l’accès au transport, augmentation du confort lié au transport…), ou encore environnementale (mobilité partagée, multimodalité, efficacité énergétique…).

Pourtant, le véhicule autonome peut prendre un chemin technologique inverse de celui escompté et engendrer notamment problèmes de sécurité des données, de pollution, d’inadaptation des infrastructures ou encore manque d’acceptabilité sociale, etc. Afin de construire cette innovation de manière responsable, il est nécessaire d’intégrer certains critères dans les choix de conception et d’implémentation du véhicule autonome, avant qu’il ne soit trop tard :

  • Frugalité et pérennité : de la fabrication en passant par l’entretien (tant du produit que des infrastructures), le recyclage et le réemploi, le véhicule autonome ne sera jamais une innovation responsable s’il n’est pas conçu à partir de l’analyse du cycle vie du produit. A minima, ces voitures devront être économes en ressources, produites à partir de matériaux non rares, durables, faciles à recycler (ex : biopolymères et bioplastiques).
  • Accessibilité et inclusion : au-delà du véhicule en soi, un des grands enjeux est lié à l’accessibilité des services et des infrastructures sur les différents territoires (notamment ruraux) et zones géographiques (topographie, climat). Le modèle économique devra également permettre l’accessibilité du service aux plus bas revenus (ex : abonnement différentié, trajets initialement à vide à moindre coût, trajets partagés…)   
  • Ethique et responsabilité : de la question de la compensation des emplois routiers supprimés à la responsabilité juridique en cas d’accident jusqu’aux problématiques de cybersécurité des systèmes d’informations (quelles données personnelles récolter ? Comment les protéger ?), les enjeux en matière d’éthique et de responsabilité tant juridique que sociale sont énormes.  Il s’agit donc de les anticiper et de prévoir une réglementation adaptable.
  • Co-construction et gouvernance : au regard des points précédents et de la diversité des parties prenantes engagées (citoyens, acteurs économiques, politiques, industriels…), la question de la co-construction de la gouvernance du véhicule autonome est certainement le principal défi à relever. Sans implication des citoyens et une collaboration réelle entre les différents acteurs, ce dernier ne sera jamais une innovation responsable, socialement utile et désirable.

 

Ainsi, l’exemple du véhicule autonome renforce une conviction : une innovation de rupture n’est souhaitable que si elle s’inscrit dans une démarche de co-construction dès le début du processus, où les impacts positifs espérés sont réels grâce à l’anticipation des risques, à l’adaptation et aux choix technologiques responsables.

[1] Les Echos, 31/01 2018.

[2] Voir la nomenclature réalisée par la SAE 

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