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Pourquoi & comment repenser le plaisir dans nos pratiques alimentaires tout au long de la vie ?

Table des matières

alimentation saine et durable

L’épidémie actuelle de la Covid-19 et l’épisode du confinement ont bouleversé nos pratiques et nos comportements alimentaires.

Perte de l’odorat et du goût pour certains, recrudescence du fait-maison et importance de la « comfort food », quels enseignements tirer de cette période inédite pour repenser notre rapport au plaisir dans notre alimentation ?

Comment dépasser l’opposition plaisir / santé pour repenser ce qu’est l’alimentation saine et durable ?

La gourmandise, incompatible avec une alimentation saine et durable ?

Les Français ont globalement grossi pendant le confinement. Nous nous serions laissés aller à des comportements nutritionnels peu favorables pour la santé d’après une étude sur une cohorte NutriNet-Santé composée de 37 000 adultes. 

Augmentation de l’apport énergétique, baisse de l’activité physique, grignotage et augmentation de la consommation de sucreries et gâteaux : des habitudes qui sur le long terme pourraient accroître le risque de pathologies chroniques !

Pour Sandrine Monnery-Patris, chargée de recherches en psychologie cognitive à l’INRAE, il est réducteur d’analyser les comportements alimentaires pendant la période du confinement du seul point de vue nutritionnel.

Son étude sur l’impact du confinement sur les habitudes alimentaires montre au contraire que les Français se seraient montrés bien plus résilients dans leur rapport à l’alimentation, notamment en revalorisant la place du plaisir !

Les résultats de l’enquête auprès de 500 familles révèlent une tendance vers davantage de plaisir alimentaire mais aussi de souplesse éducative lors des repas. 

Pourquoi est-ce important ? La médicalisation des pratiques alimentaires s’est traduit par la multiplication des injonctions sur la santé. Nous faisons la chasses aux “mauvais” produits dans les rayons des supermarchés à l’aide d’applications comme Yuka.

Mais selon Jean-Pierre Poulain, l’usage du médical est plus proche de l’usage culturel que scientifique ! Un glissement du registre religieux, moral au registre médical. Oui, rappelez-vous des 7 péchés capitaux dans la religion chrétienne ? Lequel trône sur la place du podium ? La gourmandise

La bouche est en effet considérée comme une porte d’entrée pour le diable vers le corps. C’est pourquoi les théologiens médiévaux associent la gourmandise au péché le plus important, le péché originel20.. C’est Eve qui croque la pomme ! Eh oui, on comprend mieux pourquoi on culpabilise tant devant ces merveilleux donuts !

Pour Sandrine Monnery -Patris de l’INRAE, le modèle alimentaire valorisant la nutrition au détriment du plaisir a ses limites. Selon elle, plus on nutritionnalise l’alimentation, plus le risque d’inhibition de l’action puis de passage l’acte (se traduisant par une surconsommation) est fort chez les individus. Au risque de générer des troubles du comportement alimentaire.

Selon la chercheuse en psychologie, une trop forte conscientisation de l’alimentation et responsabilisation du mangeur peut avoir des effets contre -productifs sur la santé. Notamment auprès des enfants qui intègrent dès le plus jeune âge des injonctions alimentaires et qui sont sommés de réagir comme des experts ! Elle préconise plutôt un retour au manger « intuitif » et à une revalorisation du plaisir alimentaire.

👀 Tous les acteurs et les initiatives cités ont été réunis et présentées dans le cadre de notre événement co-organisé avec Ferrero France en 2020 !

Pour en savoir plus sur nos événements, c’est par ici

Le sucre, ennemi numéro 1 dans une alimentation saine et durable ?

Comment les chefs pâtissiers repensent-ils l’usage du sucre pour combiner saveurs, gourmandise & santé ?

Bien que l’on puisse faire de la pâtisserie avec très peu d’ingrédients, le sucre semble être lui incontournable !

Le sucre joue en effet un rôle important en matière de texturation. Retirer le sucre d’une recette implique d’intégrer de nouveaux ingrédients gélifiants. Mais aussi en matière de conservation et de goût. Le sucre produit des arômes en contribuant à des réactions chimiques, par exemple lors de la caramélisation. C’est un outil technique et un socle à de nombreuses recettes en pâtisserie !

Si “trop de sucre nuit à la santé”, pour Christophe Lavelle, chargé de recherche au CNRS et au Muséum National d’Histoire Naturelle, il faut insister sur le “trop” lié à son usage plutôt que sur l’ingrédient en lui-même. Il s’agit donc non pas de supprimer mais de réduire les proportions de sucre.

C’est le défi quotidien que relève le chef pâtissier Hugues Pouget. Comment ? En assaisonnant avec des épices et des fruits de saison, plus riches en saveurs. Plus besoin de nappage sucré pour conserver les tartes aux fraises quand on utilise des fruits de meilleure qualité

Pour nos deux intervenants, le sucre n’est donc pas à bannir de la pâtisserie ! Il s’agit de veiller à choisir les produits les moins transformés possibles, contenant le moins de sucres, privilégiant ainsi les artisans pâtissiers.

3 solutions innovantes pour une alimentation saine et durable

Proposer une gamme de snacks sains : Elsy

Un snack gourmand et sain, est-ce possible ?  C’est le challenge de Capucine Razou, fondatrice de Elsy : “c’est la seule catégorie de produits qui échappe à la révolution healthy, protégée par le halo du plaisir coupable (on se fait plaisir donc c’est pas grave).”

Elle veut faire bouger le marché. Mais avec l’envie de “garder les mêmes produits, les mêmes codes de marque, le fun, le plaisir, l’émotion associée à la gourmandise” !

L’innovation du produit – des billes chocolatées – réside dans l’utilisation de fibres de racines de chicorée. Ces fibres végétales prébiotiques permettent à l’entreprise de remplacer le sucre dans ses confiseries. Résultat, ses produits contiennent moins d’1% de sucre ajouté et aucun édulcorant.

Protéines du futur : comment allier nouvelles textures et plaisir gustatif ?

Algama est une startup française spécialisée dans le développement de produits alimentaires à base de microalgues. L’usage de microalgues favorise la place des protéines végétales dans notre alimentation. L’entreprise propose à ce jour une gamme de sauces dont une mayonnaise réalisées uniquement avec des ingrédients végétaux

L’entreprise concentre aujourd’hui sa R&D sur les enjeux autour du goût et de la texture d’un point de vue sensoriel et cognitif. “La première chose qui nous motive, c’est le goût. Il n’y a pas d’intérêt à faire un produit que l’on ne prend pas plaisir à manger” affirme Alvyn Severien, co-fondateur de la startup. 

Conscient de l’importance de l’expérience gustative au-delà des bénéfices santé,la start-up française Algama n’a donc pas voulu transiger sur le goût de ses produits ! 

Un nez universel pour pallier la perte de goût et d'odorat : Aryballe

Vous aussi vous avez perdu le goût et l’odorat à cause du COVID-19 ? Vous avez alors fait sans doute l’expérience que manger sans rien sentir était d’un triste et que manger ce n’est donc pas juste apporter des nutriments à son corps !  

L’équipe du Centre de Recherche en Neuroscience de Lyon (CNRL) a mis en place pendant le confinement un questionnaire pour mieux comprendre les interactions entre qualité de vie et troubles de l’odorat et du goût dans la population française, en particulier pendant l’épidémie de Covid-19 34. 

En effet, la perte d’un sens peut avoir des conséquences importantes sur la santé et le quotidien des individus : perte d’appétit, isolation sociale, dépression…

Ce trouble, ponctuel pour une large partie des patients atteint de la Covid-19, est subi de façon chronique par une partie de la population. Comme les personnes âgées et les patients souffrant de certaines maladies. L’olfaction a en effet tendance à progressivement se détériorer avec l’âge.

Issue des recherches du CEA-CNRS, la start-up grenobloise Aryballe Technologies combine des biocapteurs, du traitement du signal et des bases de données pour développer des nez électroniques universels

Son prototype de capteur olfactif, NeOse, s’inspire du nez humain pour apporter aux malades des informations sur les odeurs qui les entourent : nourriture, hygiène mais aussi odeurs de brûlé, de gaz ou de feu pour garantir leur sécurité.

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